10 octobre 2010

17 days trekking around Manaslu, Nepal

Comme vous l'avez appris, Célia et Léon ont décidé de rentrer un peu prématurément. C'est donc en solitaire que je prends l'avion pour le Népal et Kathmandou. Le rêve de découvrir les montagnes himalayennes devient réalité.

Seul, je ne le serai pas longtemps, car Peggy, retrouvée à Bangkok une semaine plus tôt, a décidé de m'accompagner pour un "grand trek". En 2 jours, on achète le matos qui nous manque et on organise les permis, guide etc... avec l'aide de la très compétente agence "Ethic Himalaya" que nous ne pouvons que vous recommander. Ils ont même réussi à avoir les permis alors que normalement les bureaux du gouvernement étaient fermés ;-)

On se décide donc pour le tour du Manaslu qui prend normalement une vingtaine de jours et on y ajoute la Tsum Valley, vallée qui s'est ouverte aux trekkeurs en 2009. On nous annonce qu'il nous faudra 25 jours, mais nous n'avons que 20 jours à dispo max, car Peggy doit reprendre l'avion le 13 octobre. C'est pas grave, on se dit qu'on doublera certaines étapes.

Voici un descriptif jour après jour de nos péripéties.

22 / 09

On est dans les préparatifs, on a fait tous les achats qu'il faut ! Même des super matelas qui seront fort utiles... la chambre est un véritable capharnaüm !


Et oui, on fait les malins mais il faut encore faire les sacs... ouf...


24:00 passé, tout est empaqueté et on se retrouve chacun avec un sac de plus de 20kg ! Peg a la caisse et cela ne semble pas trop la déranger. Quant à Oli, il se dit que ça devrait aller...


23/09 Kathmandou - Gorkha

C'est le départ, on retrouve notre guide à 7h00 du matin... il s'appelle Kess, 21 ans, un gamin. Il est étudiant afin de devenir vétérinaire et fonctionne comme guide de trekking pour financer ses études. Tout de suite, le contact passe, il est super sympa, très attentionné et surtout se débrouille très très bien en anglais.

Petit contre-temps, la laundry qui devait ouvrir à 7h00 n'est pas ouverte ! Du coup, il nous manque quelques trucs pour partir. On décide d'attendre et c'est finalement que vers 9h00 qu'on lève les voiles. On saute dans un taxi direction la gare des bus et hop, on saute dans le premier bus local en direction de Gorkha.

Dans le bus, un "pseudo" Sadou vient nous bénir et évidemment, il réclame une petite contribution... on est tellement à la bourre ce matin qu'on se fait avoir comme des bleus.


A peine 1 heure après notre départ, après avoir fait le plein de passagers bien sûr, on se retrouve bloqués... Ça commence bien !


La route reliant Kathmandou à Pokhara que nous empruntons est la seule route potable du Népal, mais quel état ! De plus, des milliers de camions l'empruntent chaque jour et certains ne sont pas en super état, du coup ils câlent à la montée ou à la descente et ça devient très vite le bordel sur cette route étroite qui ressemble à une petite route de montagne chez nous, mais en très mauvais état.


Peggy et Kess regardent la situation d'un air très amusé.


Finalement, après plus de 8 heures de bus au lieu des 5-6 annoncées, on débarque enfin à Gorkha. La nuit est en train de tomber, donc on partira demain matin et il nous faudra déjà rattraper une demi-journée de marche.


On se repose autour d'un bon "Milk tea" excellent thé au lait, devant le regard amusé du jeune garçon de la teahouse, qui porte le fameux bonnet tibétain.



24/09 - 1er Jour - 9h de marche
Gorkha (1060m) - Baluwa (800m)

C'est le vrai départ, il est 7h30, on remonte la ville de Gorkha et passons dire bonjour à l'oncle et la tante de notre guide qui habitent le coin.


Arrivés à Bhogteni, le soleil pointe le bout de son nez, la journée s'annonce longue mais magnifique.


Nous traversons beaucoup de petits villages sympathiques...


... où nous découvrons la vie des populations locales.


Très peu de touristes passent par cette route car elle ajoute 2 jours au tour normal du Manaslu, du coup on peut encore avoir des vrais contacts avec la population locale.



Les premières montagnes enneigées de plus de 5000 mètres pointent le bout de leur nez au-dessus des nuages et nous, on est aux anges... C'est superbe !


On redescend au bord de la rivière principale qu'on va suivre jusqu'à notre étape de ce soir.


On se balade au milieu des rizières en terrasses, quel magnifique paysage, tout semble si paisible. A part nous et les quelques villageois que nous croisons sur le chemin, il n'y a pas un blanc dans le coin, quel pied !


Nous sommes loin de la pollution de Kathmandou et ici la vraie nature reprend ses droits. Nous avons même la chance d'observer ce magnifique aigle. Amis ornithologues, si vous reconnaissez l'espèce, faites-nous signe !


Bon, après 4h00 de marche et un petit passage à cloche-pieds de la rivière, il est temps de faire une petite pause. On se désaltère, on reprend un peu de force et c'est reparti !


Et voici notre premier pont népalais qui est en super état, et nous qui nous attendions à des ponts super craigniosses, on est un peu déçu, quoique Peggy est plutôt rassurée.


Sur l'autre rive, on retrouve la piste qui monte jusqu'à peu avant Baluwa, notre étape de ce soir. Vu les passages et le chargement du bus, on se dit que finalement on n'est pas si mal à pied. Mais chapeau quand même au chauffeur qui monte en bus où nous aurions peur de nous lancer en 4x4.


Comme vous le voyez, on est bien chargé... Même le guide, qui a décidé de prendre une tente au cas où, car il n'est pas sûr que juste avant le col, il y ait une lodge pour nous abriter durant la nuit.

On repart de vif pied après notre pause de midi pendant laquelle nous avons mangé une très bonne soupe de nouilles aux œufs... seul bémol, on a oublié de demander le prix avant, du coup on s'est fait avoir... Bon, ça ne nous arrivera plus... bien fait pour nous.


Comparé aux locaux qui portent tout à la force de la tête et des charges bien plus lourdes que nos malheureux 20 petits kilos, nos sacs ont l'air bien confortables.


Un dernier passage à gué de la rivière...


... un dernier pont népalais pour la journée...


... et nous voilà à Baluwa dans notre première teahouse. Juste avant le village, notre guide nous explique que ce village est entre les mains de la mafia locale, qu'il est rempli de bandits et qu'il faut être très très prudent, car ici la drogue circule à fond. On apprend même que certains locaux passant par le village se font systématiquement dépouiller. Il y aurait même eu quelques morts il y a moins d'un mois, après que l'armée et la police aient voulu remettre un peu d'ordre dans le coin. Donc on ne traîne pas, on accélère le pas et on est heureux d'arriver à l'abri de notre première teahouse après 9 heures de marche, pas autant que notre guide. On a doublé l'étape, donc on est revenu sur le programme officiel. Il ne nous reste plus que 2 jours à rattraper maintenant car le programme est fait jusqu'au 14 mais on doit être de retour le 12 au soir.


Le soir, nous avons droit à notre premier "Dal Bhat", alimentation de base des Népalais, qui consiste en une grande assiette de riz avec une sauce de lentilles, souvent accompagnée d'un curry de légumes. Ben franchement, c'est délicieux, heureusement que l'on aime car notre guide nous dit que c'est probablement la seule nourriture qu'on va trouver durant les 10 prochains jours.


25/09 - 2ème jour - 6h de marche
Baluwa (800m) - Barpak (1850m)

Nous partons encore une fois de bonne heure, il est 7h30. Il fait tellement bon le matin. Le début se déroule en pente douce et Olivier envoie, même si l'excès de marche de hier se fait déjà un peu sentir. On a prévu de doubler encore l'étape et de rejoindre Larpak à plus de 9h00 de marche encore une fois.


Mais après une heure de marche, les choses se corsent, ça monte dur et les 20 kg se font sentir...
Pour Peggy, pas de problème, elle est bien en forme et super entraînée après ses excursions de l'été sur le GR20 et dans les Alpes françaises...


... mais pour Oli, le manque d'entraînement depuis 11 mois se fait cruellement sentir, il transpire à grosses gouttes, son cœur tape à mort et surtout, il n'arrive plus à se refroidir, il est en surchauffe...


... au début, il prend sur lui, mais au bout d'un moment, il est obligé de s'arrêter toutes les 30, puis toutes les 15 minutes.


Peggy se fait du souci, mais pas autant que le guide. Car à cette vitesse-là, on n'est pas encore au Larkya La Pass.


Petit réconfort, cela nous permet de profiter de la magnifique vue sur le fond de la vallée. Au fond, vous pouvez voir le village de Baluwa qu'on a quitté 4 heures plus tôt et qui se trouve 700m plus bas.

On n'avance pas ! On décide donc de s'arrêter à Barpak pour la nuit.


Grâce à beaucoup de volonté, Oli arrive finalement sur la place du village au bout de 6h alors qu'on avait prévu de faire la montée en 3 heures environ. Il est mort, cuit, il faut qu'il se repose. Il comprend maintenant ce que c'est d'être en asphyxie en montagne quand on n'est pas entraîné.


Au village, on reprend vite des forces après la désormais traditionnelle soupe de nouilles sous le regard interrogateur et malicieux des enfants.




Étant arrivés au village en début d'après-midi, on regarde les habitants vaquer à leurs occupations quotidiennes. Beaucoup d'hommes du village sont d'anciens militaires de la fameuse troupe des "Gorkha", troupe d'élite de l'armée britannique spécialisée dans le combat en montagne. Ils reçoivent toujours une très bonne retraite de l'armée après leurs services rendus à la couronne et cela se voit dans le bien-être et la prospérité du village.


Quant aux autres, il vaquent à leurs occupations, transports avec mules...


... ou à dos d'humains.


Quant à Oli, il organise un petit concours de dessin avec les enfants du village qui remporte un vif succès pendant que Peggy se repose dans notre "superbe" teahouse, n'est-ce pas ?



26/09 - 3ème jour - 6 heures de marche

Barpak (1850m) - Col (2850m) - Laprak (2160m)


Une magnifique journée s'annonce, Kess est heureux car normalement, ce soir on arrive dans son village qu'il a quitté à l'âge de 5 ans pour aller étudier à Kathmandou.


Après avoir regardé les habitants vaquer à leurs occupations matinales et un petit-déjeuner bien bien gras à base d'œufs, nous nous mettons en route vers 9h00.


C'est une journée-test pour Olivier. Au bout d'un moment, il remarque qu'il arrive à trouver son rythme et que son cœur ne bat plus aussi fort. Il arrive à contrôler sa respiration, mais est obligé de monter gentiment, pas plus de 300 mètres/heure. Décidément, les 20kg du sac, mais surtout le manque d'entraînement se font sentir.

Pour éviter de monter trop sec et pour ménager Olivier, Kess décide de monter par un chemin de traverse. Mais le lieu est humide et est surtout infesté de sangsues, il y en a des milliers ! Très vite, elles sont des dizaines sur nos chaussures, des petites et des bien plus grosses, du coup il ne faut pas traîner, mais Oli est déjà au max. Il accélère la cadence malgré tout, ça tape, mais il tient bon. On fait de brefs arrêts pour enlever les plus entreprenantes d'entre elles et on continue. Il faut sortir d'ici, les premières commencent à passer les coutures des chaussures. Finalement, on arrive sur la crête ensoleillée et là, il n'y en a plus, ouf... on sort le spray anti-moustique, les arrose abondamment et elles meurent directement. Dans l'effort, on n'y a même pas pensé avant ! On se contrôle les pieds et le corps... ouf, aucune n'a pu s'attacher ! Donc plus de peur que de mal ! Oli est aussi rassuré, il arrive à nouveau à suivre et même à accélérer, ce n'était que le manque d'entraînement et rien de plus sérieux, ouf.

Après 2h30 de montée, on arrive finalement au col de la journée qui culmine à 2850m. Ici, les montées sont raides et ce ne sont pas des chemins, mais de véritables escaliers de pierre que les hommes ont façonné. Du coup, on monte très très vite. On rattrape le vieux porteur parti le matin du village, qui transporte plus de 80kg sur le dos. C'est juste incroyable ! Kess s'essaie à un petit tour au col avec le chargement, quant à Olivier, il n'arrive même pas à soulever la charge avec la tête ! Et dire que ce monsieur de plus de 50 ans monte presque aussi vite que nous, cela nous laisse pantois.

Au col, nous retrouvons des habitants de Laprak qui se rendent à Gorkha. Très vite, ils reconnaissent Kess et c'est un joli moment que nous partageons ensemble au sommet du col.

Il est déjà temps de basculer et d'entamer la descente.


Un peu plus bas, on retrouve un groupe d'adolescents chargés de la corvée du bois et qui, lors de la descente, prennent un peu de bon temps et jouent à attrape-moi-si-tu-peux... Kess nous demande si on veut participer, mais étant déjà un peu limite physiquement, on préfère décliner gentiment l'invitation.



L'un deux souffre apparemment du mal d'altitude ou de déshydratation, car il a mal à la tête. Oli lui donne la moitié d'un paracétamol et après quelques minutes, il reprend sa charge et entame la descente...


... accompagné des autres. Cela forme une véritable caravane de bois ;-))


Plus bas, nous le rattrapons et il semble aller beaucoup mieux car il est en train de jouer de la flûte et on peut dire qu'il se débrouille pas mal du tout.


Après 6h00 de marche, nous y voici, bienvenue à Laprak. Heureusement que nous n'avons pas doublé cette étape, car cela nous aurait pris bien plus que 9 heures de marche... Attention à ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre en montagne.



Nous découvrons les petits habitants du village tout sourire. Beaucoup d'entre eux vivent du tourisme car un proche ou un membre de la famille travaille comme guide ou comme agent à Kathmandou. Du coup, les enfants ne sont pas du tout peureux et cela donne droit à de jolis échanges avec eux.


Après 3 jours de marche, nous avons droit à une bonne douche chaude à la bassine dans les toilettes publiques. Nous en profitons pour faire une petite lessive au robinet commun sous l'œil amusé des locaux.


Nous logeons dans la famille du directeur de l'agence qui est aussi du village. Voici sa fille Pria...


... notre chambre avec une jolie décoration murale, mais surtout comme nous le découvrirons le lendemain matin, remplie de puces de lit qui s'installeront dans le sac de couchage d'Oli pour quelques nuits, lui créant une désagréable surprise tous les matins et le forçant à prendre du Fénistil en pilules pour faire passer les démangeaisons, Merci Armelle ;-)) !!!


Pria et sa maman en train de préparer le fameux... et oui Dal Bhat !


Et toujours cette même Pria avec son frère, en train de faire les clowns.



27/09 - 4ème jour - 8 heures de marche
Laprak (2160m) - Singla (2400m) - Kholabesi (970m)

Après un très bon déjeuner préparé par le voisin qui a tenu une lodge sur le tour des Annapurnas pendant des années, nous prenons congé de la famille. Merci à eux pour l'hospitalité, certes pas gratuite, mais très sympathique. On reçoit même une bénédiction et une écharpe qu'on devra laisser au col afin de nous protéger. Ici, le Larkya La Pass se fait respecter car il a par le passé, causé de nombreux accidents chez les guides et porteurs du village.


Encore une magnifique journée s'annonce et Kess, bien qu'un peu triste de quitter son village, pose fièrement devant celui-ci, qui, il est vrai, est très très joli.


Nous prenons congé des habitants du village...


... et après la traversée du pont de la vallée...


... nous entamons la montée vers Singla qui, selon la carte, devrait nous emmener à plus de 3000m.


Mais très vite, le chemin s'aplatit et nous remarquons que notre carte est fausse. En fait, la balade est fort agréable et nous permet d'admirer toute la vallée avec ses villages à flanc de collines et ses cultures en terrasses.


Tout à coup, Peggy qui est devant, crie ! Oli qui se trouve juste derrière aperçoit un joli serpent noir au milieu du chemin. Ayant devancé notre guide, on l'attend pour savoir si celui-ci est dangereux, car il s'est réfugié dans une cavité proche d'une marche et s'est mis en position d'attaque ! Oli teste sa réaction avec un des bâtons de marche de Peggy. Et celui-ci ne se fait pas prier, il attaque, bon, il a les chocottes, ça peut être dangereux, on l'évite en escaladant un petit caillou et le laissons en paix... on demande à Kess de ne pas le tuer.

C'est au pas de course que nous arrivons finalement à Singla. Oli en tête, car les nuages montent et il veut absolument trouver un angle pour photographier le premier 7000m qu'on voit, le Ganesh I Himal, qui culmine à 7422m . On l'aperçoit ici au milieu de la photo.


Ce qu'il n'a pas remarqué, ce sont les énormes champs de marijuana qui entourent le village. Et quand on regarde de plus près, on se rend compte que les enfants du village sont très très négligés, comme quoi l'abus de cannabis rend encore plus difficile les conditions de vie, qui le sont déjà pas mal en temps normal. Il faut savoir que le chanvre ici est endémique et qu'il pousse à l'état sauvage. Mais depuis l'arrivée du tourisme, sa culture pour sa consommation est devenue un marché très lucratif, si bien que quelques villages, hors des sentiers touristiques, tirent leur revenu principal par sa culture et évidemment, cela provoque une grande consommation de la part des locaux.


Malgré tout, les enfants semblent quand même s'amuser. Probablement qu'ils ne se rendent compte de rien pour le moment.


De là, un très long chemin à flanc de coteaux qui monte, descend, remonte, redescend, nous emmène au joli village de Khola où nous espérons trouver de quoi manger. Mais non, il n'y a rien à part quelques biscuits secs. On décide de se faire un thé, histoire de tenir le coup, car la descente doit nous prendre encore une heure.

Oli épuisé, mais surtout affamé, manque de se rompre le coup en se faisant un croche-pied et passant par-dessus un muret d'une terrasse de riz. Heureusement, ici ce n'est pas le vide qui borde le chemin comme au-dessus. Il s'en sort avec une petite égratignure à la jambe et une bonne montée d'adrénaline.


Finalement, après 8h de marche, nous arrivons enfin à Kohlabesi sur le chemin principal du tour du Manaslu. Une bonne douche au robinet d'eau froide et une bonne soupe nous remettent sur pieds. Il fait chaud car on est de retour dans la jungle, on est encore plus bas que notre point de départ !



28/09 - 5ème jour - 7 heures de marche

Kholabesi (970m) - Jagat (1410m)


Après une nuit reposante mais pleine de piqûres de puces, nous repartons sur le chemin principal qui longe la rivière.


Peu de temps après, nous arrivons à Tatopani qui signifie littéralement, source d'eau chaude. En effet, une superbe source jaillit de la montagne à 40°C... si seulement on avait poussé jusque là hier, on aurait pu profiter d'une superbe douche naturelle.

On y rencontre les premiers blancs depuis notre départ de Kathmandou. C'est un couple de Polonais d'une cinquantaine d'années qui voyage en tout-compris. Ils sont deux clients et disposent d'un staff de 12 personnes, entre cooks, aide-cooks, sherpas, guide et porteurs. C'est normal, les porteurs transportent la nourriture pour les 20 jours de trek, qui provient de Kathmandou... heureusement qu'on se débrouille par nous-mêmes ;-))


En chemin, on suit ou croise des multitudes de caravanes de mules qui sont le seul moyen de transport dans la vallée, mis à part l'homme. L'hélicoptère étant réservé à l'élite blanche et hors de prix pour les locaux. Chacune transporte plus de 30 kg de chaque côté de son corps et ne semble pas souffrir du tout, ni de la chaleur, ni des passages de ponts népalais. Si vous vous trouvez sur le pont en même temps qu'elles, on vous assure que ça bouge pas mal ;-)


La remontée de la vallée est magnifique, cela nous permet d'observer de superbes cascades.


Ici, comme il n'y pas encore trop de touristes, les contacts humains sont encore possibles, comme avec ce porteur indépendant rencontré lors de notre pause de midi. Il nous explique, sans parler anglais, qu'il porte plus de 80kg. On aura bien du mal encore une fois à le dépasser. C'est juste incroyable ! De plus, il marche avec des tongues améliorées...


Nous nous rapprochons de notre but de la journée et la vallée se ressert, offrant un paysage digne du "Seigneur des Anneaux".



Un ultime pont...


... et nous y sommes, voici l'entrée de la zone de protection du Manaslu... Youpiiiiiii !!!!

Manaslu, on arrive...



C'est finalement après une très bonne journée de marche que nous débarquons dans le magnifique village de Jagat.

Petite anecdote, la charmante petite fille de gauche a onze doigts... eh oui, ici on ne peut pas se payer d'opération, mais cela n'enlève rien à son magnifique sourire et à sa joie de vivre.


On y retrouve les Polonais que nous avons rattrapés juste avant l'entrée du village, eux qui ne marchent qu'avec un tout petit sac ne contenant que de l'eau. Hahahahah !!! C'est bon, la caisse revient ! Ils attendent leurs porteurs qui ont pris du retard pendant ce temps. Ben nous, on se lave à la fontaine et on est sec et propre avant que leurs porteurs arrivent. Quand on vous dit que c'est mieux de le faire par soi-même.




29/09 - 6ème jour - 9h00 de marche
Jagat (1410m) - Lakuwa (2240m -Tsum Valley) - Nyak + (1760m)

Le lendemain matin, on passe le check-point, on nous donne les tampons nécessaires et ça y est, on est enfin entré dans la "Restricted Area" du Manaslu, qui officiellement, ne devrait pas voir plus de 1000 touristes par année. Même si ce chiffre n'est pas respecté, ça reste bien moins que les 90'000 trekkeurs qui parcourent chaque année le tour des Annapurnas, autrement dit l'autoroute...


Et encore un joli pont au-dessus des cascades.


Et non Peggy, ce n'est pas ta nouvelle maison !!!


On multiplie les traversées de villages...


... et de ponts...


... pour arriver finalement à Ekle Bhati où nous prenons notre traditionnelle soupe de nouilles améliorée...


... sous l'œil toujours amusé des enfants du village.


On découvre même qu'on y construit une nouvelle lodge et qu'un maître-charpentier travaille sur place, on l'observe à l'œuvre. C'est impressionnant de le voir débiter des billes de bois avec une scie et un simple outil qui ressemble à une pioche pour en faire une poutre parfaite... un savoir perdu depuis bien longtemps chez nous.


Il se construit des lodges partout dans la vallée car le tour du Manaslu se démocratise, car il y a encore quelques années, il n'était possible de le faire que sous tente avec porteurs. Maintenant, on trouve une teahouse simple dans chaque village. Le gouvernement prévoit, pour l'année prochaine, année du tourisme au Népal, qu'il se construise au moins une lodge correcte dans chaque village.

On a donc bien choisi notre tour et on est content de le faire juste encore à temps avant que les hordes de touristes débarquent. La journée, nous sommes seuls et ne croisons presque personne. Aujourd'hui, nous avons croisé les premières personnes qui ont fait le tour dans l'autre sens. Mais dans l'effort, bien qu'ils étaient Français, on a oublié de leur demander comment passait le col... tant pis, on verra bien.



Arrivés à la bifurcation de la Tsum Valley, on s'y engage, même si la vallée paraît austère et grise. Très vite, le chemin devient périlleux voir dangereux, car beaucoup d'éboulements ont eu lieu pendant la mousson et par endroit, le chemin n'est large que de 20cm et cela juste au-dessus des falaises de plus de 100m de haut. On ne fait pas les malins, surtout avec les gros sacs. On continue malgré tout. Vers 15hoo, on arrive au village où nous pensions trouver une lodge et là, rien, pas de quoi se ravitailler. Sur place, on trouve un habitant qui nous dit que normalement dans 30min à 1 h de marche, il y a une autre lodge... pffffff, on a un mauvais pressentiment et vu les dégâts du chemin, on préfère faire une photo ici et repartir sur la voie normale du Manaslu. Cela nous laissera un peu de temps pour s'acclimater et ce sera moins la course pour arriver à temps.



On redescend donc tout ce que l'on vient de monter pour rien ! Ok, c'est bon pour l'acclimatation ;-( On repasse donc les passages dangereux et reprenons le chemin normal tout en passant encore quelques jolis ponts qui sont dans un bien moins bon état que les précédents.


Finalement, après 9 heures de marche, on retrouve nos Polonais tout étonnés de nous voir là. On leur explique notre aventure et notre décision, ils nous offrent une bonne tasse de thé très bienvenue. Il est pratiquement 17h et ici, dans le fond de la vallée, la nuit commence à tomber. Décidément, pour nous deux, 9h de marche avec un gros sac c'est le max ! Après, ça devient très lourd et difficile.


30/09 - 7ème jour - 6hoo de marche
Nyak (1760m) - Prok (2380m)
Chemin alternatif très joli

Après une bonne nuit enfumée et en compagnie des puces, nous repartons après avoir un peu flâné au lit ce matin.


Le chemin nous offre de jolis petits challenges comme cette échelle tibétaine et les dizaines de bœufs qui encombrent le passage. On est devenu prudent car 2 jours auparavant, on s'est fait charger par l'un d'eux en plein milieu du chemin où il nous était impossible de l'éviter ! A la manière locale, jets de grosses pierres sur son dos, on l'a fait fuir malgré tout.


Petite pause, après l'une des innombrables montées, avec une magnifique vue sur le fond de la vallée qui s'élargit. Enfin, nous arrivons dans des paysages "alpins".


On arrive aussi dans le cœur de la culture tibétaine et ici, au milieu du chemin, il y a souvent des stupas ou des tas de pierres avec des gravures dessus et il est obligatoire de passer toujours à gauche, même si cela représente un détour, ce qui ne contente pas tout le monde ;-). Gare à celui qui ne suivrait pas ce principe car cela porte malheur et normalement il ne finira pas son voyage saint et sauf.


Dans le fond d'une gorge, on est attiré par une très bonne odeur de pain, non, de farine...


... et oui, voici le moulin local... ingénieux ces Tibétains.


Encore une porte d'entrée de village...


... juste avant d'arriver à Bihi où nous dinons et prenons congé des Polonais car on part sur un chemin alternatif qui doit nous emmener à Prok. Quant à eux, ils suivent le chemin normal du fond de la vallée.


On se rend sur le plateau qui se trouve au fond à gauche, mais en passant pas le flanc gauche de la montagne à travers les falaises.


Le chemin grimpe sec, mais c'est à l'ombre, du coup on le monte gentiment, sans problème. Décidément, Oli a retrouvé la caisse. Les paysages sont magnifiques et on ne croise personne sur ce superbe chemin que nous conseillons à tout le monde. Ce n'est pas un détour mais un chemin alternatif qui évite de se faire encore du fond de vallée.


Nous arrivons finalement à Prok, magnifique village sur un plateau à 2300m, où poussent toutes sortes de légumes, il y a même des pommiers !


Juste avant le village, nous rencontrons un habitant qui nous propose de nous héberger chez lui. On se rend bien compte que ce n'est pas une invitation gratuite et qu'il faudra payer, ce qui nous paraît normal. Il nous offre même de nous accompagner le lendemain au lac, but de notre journée d'acclimatation de demain.

On demande aux enfants du village de nous indiquer sa maison et ceux-ci nous la montrent gentiment en nous suivant.


Encore une fois, nous sommes l'attraction de la semaine, voire du mois, car ici, peu de personnes passent.



Voici notre gîte pour les 2 prochaines nuits. On dort dans la nouvelle dépendance arrière.


Et voici le fils de la maison âgé de 5 ans...


... le métier à tisser de la femme, qui y travaillait quand nous avons débarqué et quelle ne fut pas sa surprise en nous voyant,


... et la réserve de maïs de la maison.



01/10 - 8ème jour - 6h30 de marche
Prok (2380m) - Kalchuman Lake (3685m) - Prok (2380m)
Journée d'acclimatation et de visite


On part donc de bonne heure, par une belle journée, en direction du lac à 3685m d'où on espère pouvoir observer pour la première fois, le sommet autour duquel nous tournons depuis une semaine, le Manaslu.


On fait un premier arrêt au petit monastère juste au-dessus du village...


La montée est rude, ça monte, monte, monte... et il nous faudra presque 3h30 pour venir à bout des 1300m de dénivelée même sans les sacs. Malheureusement, pendant la montée, le temps s'est un peu gâté... du coup, c'est bouché, mais bon, heureusement qu'il ne pleut pas. Nous profitons de cuire une bonne petite soupe de nouilles sur le feu au bord du lac. Hummm elle est excellente, de même que les pommes emportées par notre guide du jour depuis sa maison.


Bon, le Manaslu se trouve par là derrière... ;-)) normalement


Petite visite au monastère du lac...


... et de la bergerie locale où nous avons trouvé du bois sec pour cuisiner.


Et il est déjà temps de redescendre car les premières gouttes commencent à tomber. A peine 200m en-dessous du lac, les nuages disparaissent et le beau temps s'installe à nouveau...


... ce qui nous permet de voir en face dans la vallée, cette jolie forme géométrique digne de la couverture du livre de Yann Arthur Bertrand, non !?!


Notre guide nous montre en descendant ses 2 maisons secondaires, probablement la maison de son enfance et celle de sa femme. Il nous présente aussi ce vieux monsieur qui travaille pour lui. En tout cas, on peut dire qu'il n'est pas pauvre ! Mais lui et sa femme sont très gentils et très accueillants, on se sent presque comme à la maison...


... si bien que pour les remercier, Peggy décide de cuisiner le soir une compote de pomme pour eux.


Finalement, c'est bien fatigués par la longue montée et descente que nous arrivons au village où nous attendent des pommes-de-terre à la vapeur comme encas. Mummmm un délice, il manque juste un bon bout de fromage... ;-))


Après un n-ième Dal Baht, nous nous couchons... pour Oli, toujours en compagnie des puces, mais le ventre bien rempli après avoir fini la succulente compote de pommes préparée par Peggy qui n'a pas reçu l'accueil désiré.


02/10 - 9ème jour - 6h00 de marche
Prok (2380m) - Ligaon (2910m
)

Le lendemain matin, nous faisons la connaissance de cette dame qui travaille aussi pour la famille. Décidément, ils ne sont vraiment pas pauvres.


Mais pour nous il est déjà temps de partir, on fait nos adieux à la famille et les photos d'usage...



Et nous demandons l'addition. Et là c'est la baffe. Tout a été noté, même les pommes offertes pendant l'ascension au lac, alors que nous n'avions rien demandé et cela à des prix bien plus élevés que chez nous. Même son "service de guide" nous est facturé. Nous sommes écœurés, nous pensions qu'ils étaient sympa et accueillants, mais en fait ils n'étaient qu'intéressés. Ça nous sape le moral, on tombe de très haut ! Même si le montant n'est pas exorbitant, rien n'est gratuit ici en haut, tout est intéressé ! On pensait laisser ce montant à la famille pour les remercier mais à la fin, on a dû se battre pour faire baisser le prix qui paraissait incroyable... imaginez 5 dollars pour 5 pommes... c'est plus cher que chez nous !

C'est donc dégoûtés que nous nous remettons en route. La marche à ça de bien qu'elle fait avancer même si on ne le veut plus... et fait passer ses nerfs sur autre chose, puis évite de trop ruminer. Ça nous apprendra, on se méfiera à l'avenir et on demandera les prix de tout, même si cela semble vexer les locaux qu'on demande les prix avant de consommer.

Bref, la journée continue et on tombe sur un groupe de pandas, ah non, ce sont de grands singes qui se régalent à la cime des arbres.


Quant à "Kess joli coeur", il en profite pour faire un brin de causette avec les filles locales, qui malgré le peu de poids porté, ont fait le trajet jusqu'ici en très peu de temps. Elles marchent plus de 10 heures par jour pour rejoindre leur village en provenance de Kathmandou.


On arrive finalement à Ligaon sous un ciel menaçant. Décidément, ce ne fut pas la plus belle journée du trek.




La dame qui nous accueille est très sympa... d'abord on se méfie, mais comme promis, on se renseigne sur les prix et là tout est clair. C'est quand même plus sympa quand on n'a pas l'impression de passer pour les pigeons du coin.


Le soir, le grésille qui tombe se transforme en vraie pluie, la première depuis le départ. Le toit de notre abri n'étant pas étanche, car composé uniquement de planches grossières et surtout exposé au vent qui souffle fort ce soir, on décide de monter la tente dans la cabane de bois. Au moins, Kess ne l'aura pas portée pour rien. On partage un Dal Bhat avec les 4 muletiers qui se sont arrêtés aussi ici pour la nuit.


03/10 - 10ème jour - 5h45 de marche
Ligaon (2910m) - Samagaon (3530m)


Le lendemain, le soleil brille... ça fait du bien et on découvre les magnifiques montagnes qui surplombent le village...


... telles que l'Himal Chulli au fond à gauche. Tout étant humide de la nuit précédente, on décide de prendre le temps ce matin et de tout faire sécher. De plus, Olivier est bien décidé à se débarrasser des puces de son sac de couchage une bonne fois pour toutes. On étale donc tout au soleil pendant 2 heures, tout sèche et apparemment les puces partent en courant du sac de couchage, victoire !


Un couple de Suisse-Allemands, Manu et Stefan, rencontré la veille pendant le repas de midi, les 2èmes blancs que l'on croise, nous rattrapent ce matin et passent nous dire un petit coucou à la lodge. Eux n'ont pas de guide. On les questionne car il nous semblait impossible de le faire ainsi par soi même. Ils nous expliquent que le seul problème est l'obtention du permis, mais ils ont trouvé une agence dont un groupe part un peu plus tard et ont pu joindre leurs noms à l'expé et ainsi partir par eux-même. Ils n'ont jamais été embêtés aux check-points. Donc pour info, le tour du Manaslu peut aussi se faire en solo... Bon à savoir ! De plus, ils dorment sous tente, ce qui leur évite de trop dépenser dans les tea-houses. Mais si vous voulez partir légers, vous trouverez des tea-houses dans tous les villages ou presque, tant que vous restez sur le circuit principal.


Oli profite de ce moment pour faire quelques photos avec les enfants locaux.



Ils sont bien crasseux, car il n'y pas d'eau courante dans le village et cela les protège probablement aussi un peu du soleil qui, ici à près de 3000m, tape très très fort.


Finalement, c'est assez tard que nous reprenons la route... sous l'œil d'un vautour.


La journée est magnifique et nous sommes enfin au cœur de la culture tibétaine avec ses drapeaux de prières, ses magnifiques villages à flanc de montagne et les hauts sommets qui nous entourent.





Nous nous arrêtons pour le lunch à Lhogan où nous croisons les premiers membres d'expéditions qui redescendent à Kathmandou après avoir tenté de gravir le Manaslu, 8ème sommet le plus haut du monde avec ses 8163m. Il y a une expédition suisse-italienne dont certains sont arrivés en haut, un Iranien qui n'a aucune expérience de la montagne et a quand même atteint 7400m et un Français avec qui Oli sympathise, Jacques Mimmet de Strasbourg, qui a entre 50 et 60 ans et qui a déjà gravi les 7 Summits, soit les 7 plus hauts sommets de chaque continent . Il lui explique pas mal de trucs pendant le repas sur les maux d'altitude. Par manque de temps, il a essayé de monter en 20 jours sans oxygène pour voir, mais n'est pas allé plus haut que 7200m, car il avait les jambes coupées, a-t-il dit. C'est normalement le temps nécessaire pour faire le trek et ne laisse pas assez de temps d'acclimatation pour tenter une ascension sans oxygène qui normalement nécessite de passer au moins 1 mois au camp de base, temps nécessaire à la formation de globules rouges supplémentaires.


Après cette petite parenthèse montagne, nous reprenons la route... et croisons notre première caravane de Yaks qui provient du Tibet.


Finalement, après presque 6h de marche, nous débarquons à Samagon de nouveau sous les nuages, ce qui nous empêche d'admirer le Manaslu.



04/10 - 11ème jour - 1h30 de marche
Samagaon (3530m) - lac (3600m) - Samagaon (3530m)
Journée de repos


On passe une superbe nuit au "Manaslu lodge", très connu des sherpas et expéditions redescendant du sommet, car il y a le téléphone satellite et même Internet. Ok, c'est pas donné, mais c'est normal car ça passe par satellite... vite un petit email pour dire à la famille que tout va bien !

Le matin, Oli voulant profiter de sa journée de repos pour ne rien faire et dormir le plus longtemps possible, se fait réveiller à 6h00 par Peggy qui, comme à son accoutumé est toujours très vite debout. Il faut absolument venir, c'est magnifique dit-elle... un peu gronchon, Oli daigne se lever et une fois passé le pas de la porte bien emmitouflé car ça pelle, il ne le regrette pas du tout. Le majestueux sommet se dresse juste devant dans un ciel d'une pureté remarquable et dans la magnifique lumière du matin. On reste les deux là un bon moment à contempler le but de notre trekking. Il est simplement grandiose et nous ne sommes pas déçus d'avoir dû marcher 10 jours pour observer ça.

Ne dit-on pas : "Toute bonne chose vient à point à qui sait attendre !"


"Close-up" du double sommet, le véritable est le deuxième derrière.




Eh oui, il est bien là ! Comme on est fier de poser devant ;-))



Nous avons bien choisi notre jour de repos car aujourd'hui c'est jour de grande activité au village. En effet, 2 des plus grosses expéditions commerciales redescendent du camp de base.

Le soir précédent, nous avons rencontré le pilote du petit hélicoptère, fort sympathique, très cultivé et respecté dans le coin. Il nous a expliqué son boulot qui comprend 80% de sauvetage et nous a montré des photos de tous les coins du Népal ! Merci à lui encore pour toutes ces informations et les moments partagés ensemble.

Il nous explique que le lendemain il doit redescendre des Japonais du camp de base au village car ils ne veulent pas faire les 3 heures de marche pour descendre. Ensuite, il devra faire quelques rotations jusqu'à Kathmandou pour ramener du matériel d'expé. Du moment qu'ils paient, il fait ce qu'ils veulent. Il nous donne sa carte au cas où on aurait un accident, il dit qu'il viendra nous chercher, c'est rassurant d'avoir une porte de sortie ! Il nous invite à l'héliport le lendemain matin. Nous nous rendons donc sur place et en effet, il y a une grande activité, entre les Japonais qui descendent et les autres Himalayistes redescendus à pieds la veille et qui attendent le gros hélicoptère russe MI8 pour redescendre à Kathmandou en moins de 50min... alors qu'à pieds, il faut au plus rapide 4 jours de marche pour rejoindre la capitale.


Au premier plan, le kérosène à côté des tasses de thé... décidément, on adore le Népal ;-)


Et c'est parti pour une n-ième rotation pour le camp de base.


En attendant, l'hélico russe profite de visiter un peu le village, ici avec le Manaslu Nord en arrière-plan.


Et ici encore une fois, le Manaslu... décidément, on ne s'en lasse pas !


Ah le voilà enfin, c'est impressionnant et bien plus gros qu'un Super Puma de l'armée suisse et on ne vous parle pas du bruit, qui est vraiment énorme.


Regardez les gens à côté, ils ont l'air d'être des nains.


Le chargement va prendre plus d'une heure, entre bagages et plus de 31 touristes à bord.


Et cela sous l'œil incrédule des locaux...





Finalement en surcharge apparente, tout le monde descend et repart à pieds 200m plus bas. Le pilote veut tester le poids sans passager. Tout le monde s'exécute, on débarque et on marche. Le pilote met le monstre en route, nous on recule vu le souffle et il décolle... il se pose 200m plus loin comme prévu, embarque tout le monde et repart, mais cette fois, c'est beaucoup plus laborieux et il se soulève tout juste du sol, impossible de prendre de l'altitude.


Il arrive néanmoins à rester stable en l'air et s'envole dans le fond de la vallée. Heureusement qu'il n'y a pas de col à passer par là !!! Personnellement, on aurait préféré redescendre à pieds plutôt que de monter dans cet hélico.


Quand à nous, de retour à la lodge, on ne tient pas en place... le manque de marche se fait sentir et on décide de rallier avec Kess un petit lac 600m plus haut.


On traverse prudemment un champ de Yaks...


... et après une petite heure de marche, on arrive et on aperçoit les colonnes de porteurs qui redescendent du camp de base avec d'énormes charges pour certains, vu qu'ils sont payés au poids !!!


Le temps se dégradant, on ne reste pas au lac et on retourne à la lodge pour manger et boire, car ici on a tout ce que l'on veut !!! Même des Mars, Snickers et Macaronis aux œufs et légumes et surtout une succulente "Apple pie". On peut vous dire qu'on a bien repris des forces et surtout qu'Oli s'en est envoyé des trucs...


05/10 - 12ème jour - 4 heures de marche
Samagaon (3530m) - Sando (3820m) - Frontière Tibétaine (4200m) - Sando (3820m)
Journée tranquille plus acclimatation

Le lendemain matin, on part pas trop tard pour nous rendre au prochain village, Sando, qu'on atteint en 2 heures à travers un magnifique paysage. Malheureusement à cause d'une mauvaise manipulation de la part d'Oli, une centaine de photos ont disparu, snif snif.

Le long du chemin, nous rencontrons des caravanes de Yaks venant du Tibet et des troupeaux en pseudo-liberté. A chaque fois on se méfie, mais au final, ils ne sont pas plus agressifs que nos petites vaches suisses, même si leurs cornes sont autrement plus menaçantes.

Une fois au village, on retrouve nos amis Suisse-Allemands qui sont arrivés ici la veille et qui font aujourd'hui leur jour de repos, ainsi qu'un groupe de Canadiens retraités fort sympathiques qui voyagent en "all-inclusive".


Pour pousser un peu l'acclimatation, on décide de partir avec nos amis Suisses en direction de la frontière tibétaine qui est à moins de 5 km. On atteint 4200m quand il commence à tomber quelques gouttes et décidons de rentrer gentiment à la lodge, qui, une fois de plus, est impeccable.


Une règle sur le tour du Manaslu : "Plus tu montes, plus les lodges sont bien et plus tu as le choix dans la nourriture". Il faudra qu'on nous explique car pour nous, ça reste un mystère.



06/10 - 13ème jour - 3h30 de marche
Sando (3820m) - Dharamsala (4440m) - 4700m - Dharamsala (4440m)
Approche du Col et acclimatation

Petit déjeuner en compagnie de nos amis Suisse-Allemands, Manu et Stef. Au fond sur la photo, le but de la journée, la nouvelle lodge de Dharamsala qui a ouvert il y a 3 jours ! On est cocu car avant, il n'y avait rien sur place, c'est pourquoi on porte un réchaud, une tente et un peu de nourriture depuis 12 jours maintenant :-( !


On part chacun à son rythme car ce matin, Peggy a envie de prendre son temps. Oli en profite pour se promener dans le village et faire quelques photos...


... d'une gravure sur pierre tibétaine.


... là ce sont des intestins qui sèchent au-dessus du poêle dans la cuisine.


Finalement, on se met gentiment en route et traversons à nouveau un beau champ de Yaks. Le blanc est un beau gros mâle qui aimerait s'octroyer les faveurs de la femelle qu'il poursuit à travers les pâturages, mais celle-ci ne l'entend pas de cette manière.


Nous découvrons aussi les marmottes locales qui ressemblent à si méprendre à celles de nos montagnes ! Tu vois Léon, tu aurais dû venir, tu n'aurais pas été tout seul et peut-être même que tu t'y serais tellement plu que tu serais resté. En tout cas, on sent que l'hiver approche car les marmottes ici sont fin grasses.


Plus nous montons, plus nous apercevons la pente Nord du Manaslu, la voie normale empruntée par les Himalayistes. Ici au fond de la vallée, on aperçoit le Manaslu Nord avec ses magnifiques corniches.


Et voici enfin sa majesté le Manaslu, vu du Nord. Les prétendants au sommet remontent la pente de droite pour atteindre le sommet qui se trouve à l'arrière. Avec les jumelles, on peut même observer la trace de montée.


Peggy monte tranquillement...


... pendant qu'Olivier pose fièrement devant ce magnifique sommet. Ah ça fait envie !!! On reste un long moment à contempler la voie de montée et on en conclut que ce n'est pas si difficile que ça du point de vue technique en tout cas, car tous les passages difficiles ne le sont pas tant que ça finalement... pas plus de 50° et ils sont tous équipés de cordes fixes. Vu les candidats au sommet, on peut vous dire que la plupart n'a pas plus d'expérience de la montagne que nos grand-mères. Après discussion avec eux, ils ne sont pas grimpeurs, ni alpinistes confirmés, mais très riches à tel point qu'ils peuvent se payer sherpas, guides, permis et bouteilles d'ox. et qu'on les "porte pratiquement jusqu'en haut. Heureusement, ce n'est pas le cas de tous, mais quand on a vu les personnes redescendre en hélico, on se dit que l'esprit de la montagne n'est plus ce qu'il était. Bref, c'était notre petit coup de gueule... il n'en reste que ces acheteurs de sommets ont malgré tout du mérite, car il faut pouvoir prendre au moins 30 jours de vac. pour tenter un 8000m et surtout en sachant que certaines fois on peut y laisser sa peau, même avec de l'ox ! On a d'ailleurs rencontré un gars de Hong-Kong avec qui nous avons sympathisé. Malgré le fait que ce soit un acheteur de sommet, au moins il organise tout tout seul et en est pas à son coup d'essai. En effet, il a déjà l'Everest à son tableau de chasse, ainsi que le Cho Oyu au Tibet. Bref, il convient que sans oxygène il n'aurait pas le temps d'atteindre le sommet car juste l'acclimatation prend à elle seule un mois... lui ne disposait que de 1 mois pour faire le sommet et redescendre par ses propres moyens. Il est arrivé au sommet et quand on a commencé à discuter montagne il a été impressionné d'apprendre qu'on faisait de l'alpinisme technique car pour lui, ceci n'a rien de technique ni de très sportif... il faut surtout être très fort dans la tête nous dit-il, surtout quand tu passes les cadavres des expéditions précédentes ;-()


Finalement, on arrive à la lodge toute neuve avec Kess avant Peggy, qui a décidé de traîner un peu en chemin pour profiter du paysage. On s'envoie une bonne petite soupe de nouilles pour changer et on retrouve nos amis Suisse-Allemands pour faire une petite marche d'acclimatation supplémentaire en direction du col.


Ah oui, un grand festival approche au Népal et partout, eh bien on sacrifie une chèvre. D'ailleurs, si on veut ce soir c'est Dal Baht spécial à la chèvre. Vu le prix, 5x plus cher qu'en plaine, on va s'en passer et se contenter du normal.


On part en free-road pour atteindre un point de vue, d'où on pense pouvoir observer le col à venir.


On atteint finalement le haut de la pente un peu essoufflés, mais ce point de vue nous offre un magnifique panorama et un coup d'œil direct sur le col de demain. Pas de neige, ouf, Kess est soulagé car l'année passée il l'a franchi avec beaucoup de neige et 2 des porteurs de son équipe se sont cassés une jambe !


De retour à la lodge, Oli n'étant pas fatigué, il donne un petit coup de mains aux travailleurs locaux qui débitent tout le bois de construction à la main. Autant vous dire que de couper du bois à 4440m, ça fatigue vite ;-)



07/10 - 14ème jour - 6h30 de marche
Dharamsala (4440m) - Larkya La Pass (5150m) - Bimtang (3820m)

Journée du Col

On y est ! La nuit n'a pas été toute facile car il est difficile de trouver le sommeil à cette altitude, tant qu'on n'est pas vraiment acclimaté et en plus, il a gelé dehors, mais dans la chambre, qui n'est pas isolée mais se trouve coupée de l'extérieur avec des murs en pierre, la température n'est pas descendue en-dessous de 2°C. Autant vous dire qu'on était content d'avoir nos bons sacs de couchage.

Donc après un lever à 4h et un bon déjeuner, on se met en route avec le lever du jour à 5h45.


Ça pèle et on avance rapidement en direction du col, même si le souffle est l'élément limitatif. Stefan donne un bon rythme à l'équipe, on va passer le col tous ensemble, c'est plus sûr ainsi, bien qu'il ne soit pas difficile, ni difficile à trouver car il y a des piquets noirs à marque jaune de trois mètres de haut tous les 100m.

Ah, enfin le soleil ! Quel bonheur, la température augmente de suite de plus de 10°C.


Nous remontons la moraine du glacier et trouvons quelques lacs dans lesquelles les montagnes se reflètent majestueusement.


Kess est content, la météo est bonne et on a un bon tempo. Par contre, l'étalage de la crème, c'est pas encore ça, on dira la méthode allemande ;-)), dixit les Suisse-Allemands.


Et oui Peg, on est déjà à l'altitude du Mont-Blanc !!! Mais toujours pas de trace de neige.


Quant à Oli, ben il est simplement heureux de se retrouver là au milieu de ces magnifiques montagnes de plus de 6000m.


On arrive rapidement au "High Camp", refuge en pierres prévu en cas de mauvais temps par les Népalais et Tibétains qui ont l'habitude de passer le col.



Une petite barre, un petit schlouck et on repart malgré le paysage magnifique car on veut passer le col avant que les vents glaciaux de 10h00 ne se lèvent.




Une petite pause plus haut pour tomber la veste, ça chauffe drôlement dans le coin pour dire qu'on est à pratiquement 5000m. Stefan en profite pour chercher les blues tongues, animaux entre la chèvre et le mouton que Kess et Oli ont observés hier.


D'ici, le col est en vue...


... Youpiiiiiiii uhre geil, cela semble réjouir Stefan qui en grimpe au poteau !


Quant à Oli, il reste dubitatif devant tant de beauté... qu'elle classe, un temps parfait et des paysages à couper le souffle !


D'ici, le chemin devient un peu moins évident à lire à cause de son cheminement dans les blocs de rochers, mais grâce aux poteaux, pas de souci.


Le col se rapproche et nous tombons encore sur un magnifique lac, gelé cette fois-ci.


.......ON Y EST.......


On laisse exploser notre joie tous ensemble à 5150m, "Larkya La Pass" te voilà vaincu ;-)


On attache nos écharpes sur les drapeaux de prières en n'omettant pas de réciter le fameux mantra tibétain, "Om mani padme um", qui doit nous porter chance jusqu'à la fin de notre périple.



Laaalala lalaaala, on est heureux d'être là et quel temps... franchement n'a-t-on pas la chance qu'on mérite ???


Oui oui, on vous croit, vous êtes bien à 5150m !


Petite photo avec le guide, autant content que nous d'être là et que le col soit derrière nous, car ça fait quelques jours qu'il se faisait du souci sur l'état de celui-ci et la façon dont nous le passerions.


Dernières photos au sommet après la reprise des forces à base de Snickers, chocolat suisse gentiment partagé par nos amis et les fameux abricots secs de Turquie gardés si jalousement par Olivier jusqu'ici pour les coups durs.



Oui, nous faisons maintenant partie du peuple de la montagne ;-))


On reprend la route après une bonne heure de pause, le vent s'est levé et on est vraiment content d'être partis de bonne heure ce matin, car ça nous gèle les os.


Heureusement, après 15 min on arrive au deuxième col plus petit à partir duquel on bascule dans la vallée.


La descente est longue et quelques passages sont un peu craignosses surtout à cause des chutes de pierres, mais on est chanceux et cela ne change pas ! Comme on a bien fait de laisser notre écharpe là-haut ;-))


La descente est simplement grandiose avec ces magnifiques sommets qui nous entourent et les glaciers au fond.


Et nous sommes accompagnés encore une fois de nos amis les vautours, maîtres des cieux dans le coin.


Dis Oli, tu sais ce que c'est, ça ressemble drôlement au Gypaète barbu non ? Peut-être est-ce une sorte de vautour-moine !!!


De multiples arrêts sont nécessaires car on est tous crevés de la courte nuit glaciale et de la descente très fatigante tout en glissades, plus esthétiques les unes que les autres.

Finalement, on arrive en vue de Bintamg qui se situe sur un côté de la moraine et devant un magnifique panorama.


On retrouve notre cher ami, Monsieur Manaslu, à qui nous avions dit au revoir 2 jours plutôt ne pensant plus le revoir. Cette perspective nous montre que les pentes avant le plateau sommital ne sont peut-être pas si anodines que ça.


Ah, qu'est-ce qu'il est bienvenu ce banc, car depuis un petit moment, 2 des membres de l'équipe souffrent d'un bon mal de crâne dû à l'altitude. Que la journée fut longue et fatigante pour tout le monde !


Bimtang n'est en fait qu'un alpage qui, depuis, s'est transformé en lodge pour touristes et qui offre un arrêt bienvenu avant le prochain village beaucoup plus bas dans la vallée.


Nous choisissons le Tibetan Hotel où une enseignante de Samagon nous reçoit.


Elle travaille normalement de l'autre côté du col, mais est revenue dans sa famille pendant les vacances actuelles et nous concocte de succulents petits plats dont les fameux "MOMO", raviolis tibétains cuits à la vapeur ou à la poêle et qui peuvent contenir différentes farces. Un vrai délice, miam miam ! En amuse-bouche, c'est excellent... seul problème, il faut au moins 1h pour les cuisiner et en 5 minutes, tout est avalé ;-)


Après cet excellent repas, c'est exténués que nous retrouvons nos petits nids douillets. En effet, ils le sont redevenus car les puces en sont sorties, probablement grâce à l'exposition des sacs au soleil de Ligaon ou au froid intense des dernières nuits.


08/10 - 15ème jour - 6h00 de marche
Bimtang (3820m) - Dharapani (1920m)

Retour à la civilisation

Nous nous réveillons tardivement le lendemain matin après une nuit réparatrice dans un sommeil très très profond. De nouveau, la journée est magnifique et s'annonce grandiose.

Oli profite encore une fois de la magnifique lumière pour faire quelques photos des lieux.



Et voilà, il est déjà temps de dire au revoir à ce magnifique paysage et de repartir en direction de la civilisation.

On n'oublie pas, on passe à gauche svp.


On franchit de jolis petits ponts de bois qui, pour certains ont l'air tellement fragiles, qu'ils préfèrent les éviter par la rivière.


La descente est juste magique. Elle nous offre des panoramas à couper le souffle !!!



Comme nous descendons rapidement, la végétation change également très vite, le tout avec un arrière-plan de 6000 et 7000m ! Trop beau !


Tiens, revoilà des porteurs au détour d'un virage. En fait, il s'agit d'une expédition autrichienne qui monte au col et pense effectuer 1 ou 2 6000m dans les environs de celui-ci. Ils nous semblaient effectivement très bien équipés avec radio, pic à glace et surtout la caravane de mules qui les accompagne pour ne passer que le col.


La descente est juste parfaite. C'est la plus belle journée de tout le trek et les photos suivantes se passent de commentaires.






Étant descendus un peu plus rapidement que Peggy et Kess, Stef, Manu et Oli choisissent de s'arrêter dans une jolie gargote au bord du chemin. Cette fois, on change un peu, c'est Coca pour fêter le sommet et la soupe de nouilles est accompagnée d'une omelette, c'est la fête ;-)


Et voici le petit garçon de la proprio qui nous accueille tout sourire avec un grand "Namaste".


Après avoir repris des forces tous ensemble, on fait une dernière photo devant les majestueux sommets et il est déjà temps de repartir car la route est encore longue jusqu'au but de la journée.


Bye bye petit bonhomme, sais-tu quelle chance tu as de vivre dans cette magnifique vallée ?


Et hop, une petite remontée... nous qui nous attendions à une très longue descente.


La deuxième partie de la journée est un peu moins spectaculaire que le début, car nous nous encaissons de plus en plus et cela malgré les magnifiques couleurs des champs.


Au fur et à mesure de notre descente, le temps se gâte peu à peu...


... mais cela n'enlève rien à notre motivation. La journée est longue mais tellement belle, on a la patate et on déchire tout avec un tempo de malade.



Dernière petite halte pour reprendre des forces avant d'arriver. On s'aperçoit très vite qu'on s'approche du tour des Annapurnas et de ses richesses. En effet, ici les villages sont beaucoup plus modernes et plus riches.

Cela n'empêche pas les enfants d'être toujours aussi espiègles.




On redescend drôlement, on a perdu presque 1800m et le but se profile à l'horizon.


Soudain, nous tombons sur un énorme glissement de terrain...


... mais non, il y a des restes de détonateurs et une dizaine de personnes en train de travailler. En fait, ils construisent une route qui va relier le village que nous venons de traverser. C'est donc sur une "pseudo-future route-chemin" de 5 m de large que nous terminons notre descente sur Dharapani.


Un dernier petit pont où les militaires ne manquent pas de se rincer l'œil sur le petit short "en cuir" de certaines.


Et nous voilà de retour à la civilisation après 15 jours de marche où le nombre de groupes de touristes peut se compter sur les doigts d'une main. Ici, on retrouve des menus, même avec des röstis suisses. Quant aux lodges, ce sont des hôtels avec douche chaude, svp. Mais il faut avouer qu'après 15 jours, une vraie douche, ben ça fait du bien quand même.


Pour notre dernière soirée en compagnie de nos amis Suisses qui ont décidé d'enchaîner sur le tour des Annapurnas, on se fait un vrai gueuleton à base de lasagnes délicieuses, Snickers-roll, apple pie, momos et bien sûr, le tout arrosé de bière. On en peut plus, on a la panse qui éclate, mais quelle belle manière de célébrer la sission de notre quadrunome. A bientot les amis et bonne route !


09/10 - 16ème jour - 5h45 de marche
Dharapani (1920m) - Chyamche (1430m) - Syange (1100m)


Après un superbe petit-déjeuner, on reprend la route à trois... nous faisons nos adieux à Stef et Manu et bon courage à eux pour la suite.


A la sortie de la ville, on s'arrête pour le check-point. C'est pour une entrée dans le parc ? Non, c'est pour une sortie, tout le monde nous regarde un peu bizarrement, surtout les autres touristes qui se demandent ce que l'on fout !


Le début de la journée n'est pas trop moche mais malheureusement, la vallée est défigurée par la construction d'une route sur l'un des côtés. Il est rigolo d'observer le mode de construction népalais... tout ce qui est facile est construit. Par contre, les zones à percer ou les ponts ne sont pas prêts de voir le jour. C'est également l'avis de Kess qui pense que cette route ne sera jamais finie, vu la topologie du terrain... on est d'accord avec lui.

Pour nous, cela nous offre une autoroute pour la descente.


Autoroute dans tous les sens du terme car le chemin est vraiment très large, mais également par le nombre de personnes que nous croisons. Il paraîtrait que pendant la haute saison qui a commencé, il y aurait plus de 300 personnes par jour au check-point.

La plupart nous regarde d'un air curieux, ils doivent se demander ce que ces deux peuvent bien faire dans le coin avec leurs gros sacs marchant en sens inverse. On s'amuse à espionner les conversations qu'ici on comprend de nouveau, car la plupart sont Anglais, Allemands mais surtout Français.


Comme la route n'est pas terminée, il reste malgré tout sur le chemin un grand nombre de porteurs travaillant pour les touristes, mais qui alimentent également les villages plus haut avec toutes sortes d'aliments ou d'objets.... telles ces poules transportées à dos d'homme qui finiront probablement en poulet pour touristes...


... ou ces meubles qui serviront à l'agencement d'une chambre de luxe plus haut.



Pour le reste, les caravanes de mules restent le moyen le plus efficace pour transporter des grandes quantités de nourriture en peu de temps.


Et sur le tour des Annapurnas, elles sont particulièrement nombreuses. Quelle aisance elles ont sur les ponts népalais ! On voit qu'elles ont l'habitude, elles ne rechignent même pas à monter dessus...




... et franchement ça passe partout, même dans les glissements de terrain. Sans elles, "l'Apple Pie Trekking" n'aurait probablement pas autant d'apple pies !!!


Nous profitons des innombrables restaurants le long du chemin pour reprendre des forces, un petit thé par-ci, un plat de pâtes par-là. Finalement, c'est pas si mal toutes ces lodges, surtout à la fin du trek !


Hum du bon miel... encore faut-il aller le chercher celui-là.


Attention, embouteillage sur les Annapurnas... décidément, ces moutons ont bien du mal à franchir ce petit ru !!!


Nous traversons encore quelques villages qui, malheureusement, n'ont plus rien de très typiques mis à part quelques maisons. Les relations avec les villageois sont aussi très très différentes car ici c'est le tourisme de masse qui opère avec tout ce que cela implique de mauvais côtés.


Pas étonnant que les habitants aient du mal à répondre aux 300 "namaste" qu'ils doivent entendre tous les jours... Dommage.


On arrive finalement à Syange, au fond de la vallée. On vient juste de passer l'endroit où les jeeps amènent ou reprennent les clients pour leur faire économiser de précieux jours. Nous décidons que cela ne se terminera pas ainsi et que demain nous marcherons encore.

Le soir, nous sommes les seuls dans la lodge. Ça sent la fin et on est un peu tristoune. Mais allé, demain il fera beau et on continuera de marcher.


10/10 - 17ème jour - 4h30 de marche
Syange (1100m) - 1300m - Bhulbhule (900m) - bus - Besi Sahar (850m)
Vrai retour à la civilisation

En effet, le soleil est au rendez-vous comme s'il voulait nous accompagner pour notre dernière journée. La 17ème déjà, incroyable !


On passe le magnifique pont suspendu construit par un Suisse il y a quelques années déjà...


... et remontons de l'autre côté de la vallée à l'écart de la route. On a bien fait de continuer, les panoramas sont certes beaucoup moins himalayens, mais cela n'enlève rien à leur beauté.


Aujourd'hui, on prend le temps... le temps d'observer les porteurs...


... le riz basmati qui pousse par ici...


... les magnifiques cultures en terrasses...


... et la splendide vallée qui s'ouvre devant nous...


... comme si inconsciemment, on ne veut pas que cela se termine !


Une dernière montée...


... un dernier pont en bambou...


... les derniers enfants qui jouent...


... et c'est déjà la fin de notre aventure qui, comme toute aventure intense, aura passé beaucoup trop vite, tout en nous laissant des centaines d'images et d'impressions en tête !

C'est quand qu'on repart ?

Bref, ce fut 3 semaines fantastiques au milieu de contrées spectaculaires et à la découverte d'une population très touchante. Certes, il y a eu des coups durs de temps en temps, mais le fait de partir en trek si longtemps dans une région si éloignée, procure un sacré sentiment de liberté. Pour ceux qui aiment les chiffres, on a marché plus de 100h en 17 jours, effectuant environ 300km ! On peut dire qu'on a usé nos chaussures ;-)

Nous recommandons ce trek à toutes les personnes qui ont un bon moral car une fois dedans, pas moyen d'en sortir, à moins de rebrousser chemin ! Ce fut quelques fois difficile mentalement et physiquement, mais au final, cela restera une magnifique expérience.


MERCI TOUT PARTICULIER A KESS POUR NOUS AVOIR ACCOMPAGNES ET SUPPORTES PENDANT CES 17 JOURS !!!


11/10 Besi Sahar - Kathmandou Retour

On se lève gentiment dans notre charmante Pension Mona Lisa. On n'est pas pressé car on a tout le temps. Aujourd'hui, plus de marche au programme, tiens ça fait drôlement bizarre... Peggy s'est, comme à l'accoutumé, levée de bonne heure, mais cette fois c'est pour aller faire du shopping ! Et oui, la veille au soir, elle a repéré des cocottes qui valent la peine comme elle dit... si si vous avez bien lu, ce que Peggy ramène du Trek : une cocotte minute et un steamer à Momo...

Bon, après avoir fait le plein de Momo pour la route, on saute dans un mini-van qui nous attend et hop, c'est parti pour le retour sur Kathmandou. On remarque très vite que notre chauffeur est très vaillant, peut-être un peu trop, plus d'une fois on a failli y passer... Mais bon, on dirait qu'il sait ce qu'il fait ! Mais chez nous, on le qualifierait de fou-furieux, vu les dépassements qu'il entreprend et l'état de la route... Quelques plantages plus loin, on arrive finalement à destination sains et saufs, ouf on a eu chaud :-)

Juste le temps de remercier Kess et de lui dire au revoir, que nous voilà en train de marcher en direction de Pokjanal, quartier jouxtant le très célèbre Thamel où nous avons nos petites habitudes.

On est de retour 19 jours après notre départ. Petit confort oblige, on a même la salle de bain dans la chambre. Franchement, après 17 jours dans les montagnes, je crois qu'on l'a bien mérité ! Le soir, on fête notre retour à la vraie civilisation avec un excellent repas au resto de l'hôtel.

A bientôt pour des expériences bien moins physiques !!!

Namaste

Peggy & Oli


P.S : Entre temps, Peggy est bien rentrée en France et Oli a déjà passé la frontière indienne.