23 juillet 2010

Volunteering in Mae Sot, Thailand

Le samedi 3 juillet, nous quittons la Malaisie en train en fin de journée, dormons dedans... c'est carrément du 5 étoiles ces couchettes...


... et arrivons en fin de matinée à Bangkok où 2 petites Jurassiennes nous attendent juste là à la gare... Superbe coïncidence et timing non prévu dans nos parcours et quel plaisir de partager un repas ensemble, de passionnantes discussion de voyage évidemment et finir par se quitter pour partir chacun de son côté :-)) !!!


Après une nouvelle nuit en transport public, un bus cette fois-ci, nous arrivons le matin de bonne heure à MAE SOT !!!

Mae Sot, mais pourquoi cette petite ville perdue tout à l'ouest de la Thaïlande et juste à la frontière avec la Birmanie ??? Une nouvelle attraction touristique ? Euh non... pas vraiment... Si nous sommes là c'est pour une raison autre que toutes celles que nous avons déjà eues jusqu'à présent... Il faut dire que maintenant nous sommes sur la route depuis un peu plus de 8 mois et qu'une envie de voyager autrement se fait sentir en nous... On s'explique, depuis tout ce temps, nous parcourons de nombreux pays, découvrons chaque jour de magnifiques choses, rencontrons la population locale quelques instants, puis repartons pour une autre destination... Finalement, nous profitons de beaucoup de choses mais n'apportons pas grand chose aux gens et aux lieux que l'on rencontre. A présent, nous ressentons le besoin de nous rendre utile et d'aider, dans la mesure de nos capacités, la population locale... C'est pourquoi nous avons fait des recherches afin de trouver une association d'aide aux enfants pour laquelle nous pourrions travailler bénévolement. Quelques emails plus tard, nous voilà en contact avec un Suisse qui gère une association d'aide aux enfants réfugiés birmans vivant à Mae Sot. En fait, il s'occupe de trouver des bénévoles pour enseigner dans 2 écoles créées justement grâce à l'aide de différentes ONG. Nous voilà donc engagés pour 3 semaines, du 5 au 23 juillet, en tant qu'enseignants d'anglais !

Ok, mais pourquoi à Mae Sot ?

Notre souhait premier fut de se rendre en Birmanie, afin d'aider la population locale qui est la plus pauvre d'Asie du Sud-Est. Très vite, on a déchanté vu le régime politique en place, une dictature très sévère aux mains d'une poignée de généraux, il est quasi impossible aux ONG de s'y installer. Du coup, beaucoup de personnes fuient le régime et se retrouvent de l'autre côté de la frontière, en Thaïlande, dans des camps de réfugiés pour ceux qui on la chance de pouvoir prouver qu'ils ont été persécutés et pour les autres, comme illégaux dans les alentours de Mae Sot. Si vous souhaitez aider la population birmane par une action de volontariat, une seule adresse, Mae Sot en Thaïlande.

Oui, mais que se passe-t-il exactement en Birmanie ?

"Texte du site Internet de l'école BHSOH"

Quand la peur devient une habitude.

Depuis 1962 le pouvoir politique de la Birmanie est aux mains d’une junte militaire. En 1988 des manifestations de mécontentement sont férocement réprimées : plus de 10000 morts et des milliers de personnes arrêtées. La Birmanie n’a pas d’ennemi extérieur mais consacre 50% du budget national aux dépenses militaires. Ce pays vit à l’heure des violations systématiques des Droits de l'Homme et connaît de graves difficultés économiques dues à une gestion catastrophique des régimes militaires successifs corrompus. La dictature en place oriente clairement sa politique vers la lutte contre « l’ennemi intérieur », c’est-à-dire contre les minorités ethniques revendiquant leur indépendance et les démocrates. Pour ces opposants, de plus en plus nombreux, la peur est devenue une habitude.

Cette situation fait l’objet d’une attention internationale accrue :

Prix Nobel de la paix attribué à la démocrate Aung San Suu Kyi en 1991

Les prix Nobel de la paix Vaclav Havel et Desmond Tutu appuient une action du Conseil de Sécurité des Nations Unies en Birmanie.

Sous la pression internationale un semblant d’ouverture démocratique a eu lieu. C’est une façade destinée à entrouvrir les portes au tourisme (donc à la rentrée de devises) et, surtout, aux investissements étrangers. Mais le quotidien reste un budget de l’éducation réduit à pratiquement rien, le travail forcé et l’absence totale de dialogue social, de démocratie.

Le résultat de cette situation c’est un exode de un million huit cent milles personnes birmanes vers la Thaïlande et autres pays frontaliers, fuyant la misère et craignant pour leur vie. Parmi ces immigrés se trouvent beaucoup d'enfants. Ils n'ont pas accès aux écoles publiques thaïes à cause de la situation irrégulière de leurs familles. La différence de langue et les contraintes financières sont des blocages supplémentaires.

Les gens échappant à la dictature militaire se répartissent en 3 catégories :
1 - Ceux que la loi Thaïlandaise reconnaît et qualifie de « réfugiés ». Ils sont regroupés dans des camps de plusieurs dizaines de milliers de personnes. Ils sont assez éloignés des zones habitées.
2 - Ceux, assez peu nombreux, qui ont des papiers d’identité et un permis de travail en Thaïlande.
3 - Les laissés pour compte, n’ayant pas obtenu le statut de « réfugiés » et contraints, pour survivre, de se mettre sur le marché du travail clandestin et ses vicissitudes.

Quelque soit leur statut, les travailleurs immigrés vivent dans la précarité. Faible niveau de vie, brimades et risque permanent d’être arrêté pour les clandestins. En dépit de cela, leur crainte première est qu’on les renvoie en Birmanie.

Au-delà de la peur, l’Espoir

Dans un environnement aussi hostile à la démocratie et à la liberté chère à notre monde occidental, certains îlots, certes modestes, subsistent contre vents et marées, permettant d’entretenir l’espoir d’un avenir meilleur.

C'est dans ce cadre que plus de 70 écoles soutenues par des ONG ont vu le jour ces dernières années à Mae Sot. Vous trouverez des liens a la fin de l'article avec beaucoup de sources d'informations pour les plus intéressés.



Tiens, voilà justement des enfants qui reviennent de l'école en taxi-local... ils doivent fréquenter une école thaïe subventionnée par le gouvernement car ils portent tous le même uniforme...


Comme nous sommes là pour une relativement longue durée, nous vivons même dans un petit appartement qu'une bénévole nous a proposé... nous y sommes comme des rois... avec les p'tits plus tels que Internet, clim', frigo, TV...


... et juste en face du fameux "Seven Eleven", le magasin ouvert 24h/24h où on trouve plein de bonnes choses à manger comme des glaces forêt noire, du lait chocolaté... ;-)
Sur la photo, Oli avec Coco, un jeune mendiant avec lequel nous avons sympathisé.


Bon, c'est pas le tout... au boulot !!!

La première journée est consacrée à l'observation et la prise de température en suivant Laura, une bénévole Française, à travers ses classes. Nous remarquons tout de suite l'énorme décalage par rapport à nos petites classes suisses, l'état des locaux, la fourniture en matériel, le bruit général, la chaleur, le fait que nous ne parlions pas la même langue qu'eux etc.

C'est notre premier jour d'enseignement et nous sommes à la fois excités de commencer et aussi un peu stressés à l'idée de nous retrouver face à tous ces enfants qui risquent de ne pas nous comprendre, ne pas être intéressés par ce qu'on veut leur enseigner... comment gérer tout cela ?


Arrivés devant la porte de l'école, James, l'enseignant birman qui vit là nous annonce que le 7 juillet est un jour de commémoration pour les étudiants qui se sont révoltés contre le gouvernement en 1963 Il nous invite alors à un meeting d'anciens étudiants révolutionnaires, qui a lieu un peu plus loin dans la ville et durant lequel nous assistons à divers discours, en birman évidemment... nous n'y avons pour ainsi dire, absolument rien compris ;-) Mais comme on dit chez nous, le plus important est de participer.

L'après-midi, les cours ont eu lieu comme d'habitude dans la grande école.

Le lendemain matin, réveil vers 8h20, déjeuner céréales-lait en vitesse, laver les dents et c'est parti... on enfourche notre scooter loué pour la durée du séjour, et on file tout droit direction la sortie de la ville pour la petite école du matin, "One Dream One World". Oui, petite école car il n'y a que 2 classes pour une quarantaine d'enfants. Celle des petits se situent au rez-de-chaussé et celle des grands au premier étage de la maison.


Tous les matins à 9h00, nous avons droit à un accueil en grande pompe... les enfants accourent devant la porte lorsqu'ils entendent le bruit du scooter, viennent nous serrer, s'agripper à nos jambes, nous apprennent leur geste de la main qui fait office de bonjour et d'au revoir, le tout en s'exclamant "Good morning teacher !" avec un grand sourire !!!
Et les plus grands nous saluent depuis le balcon à l'entrée de leur classe !


Lorsque nous sommes 4 enseignants sur place, on se répartit 2 par classe. Les plus grands ne sont qu'une petite dizaine, mais déjà une grande différence de niveau se fait sentir et il n'est de loin pas inutile d'y être deux. Certains d'entre eux savent écrire avec aisance alors que d'autres se trompent encore souvent. Il faut dire que notre alphabet est complètement différent de l'alphabet birman ou encore du thaï... En fait, ces élèves ont quotidiennement une matinée consacrée à l'anglais et les après-midi sont réservés à l'apprentissage du birman et du thaï. Imaginez un peu comme on saurait bien l'allemand si on l'avait appris à si haute dose ;-))


Lorsque nous sommes les deux chez les grands, Oli s'occupe de l'enseignement frontal alors que Célia passe du temps avec les élèves qui rencontrent le plus de difficulté afin de les aider... et parfois, elle s'amuse à tous les photographier ;-)


Les élèves savent que c'est une chance pour eux d'avoir accès à l'éducation et chaque jour ils sont contents d'être là et d'apprendre de nouvelles choses. Du coup, ils sont super appliqués à leur travail...



Célia se charge également de la lecture de l'histoire en fin de matinée... en anglais toujours !


Chez les plus petits, c'est une autre affaire... ils forment un groupe d'environ 30 enfants âgés de 2 à 5 ans... Imaginez juste un instant le décalage... les plus petits qui ne tiennent pas en place, se lèvent et partent jouer dans le jardin alors que les grands sont bien attentifs et montrent qu'ils ont envie d'apprendre. Il a donc fallu apprendre à laisser les petits s'en aller et se consacrer à ceux qui en ont besoin surtout dans le cas où Célia est seule. Lorsque nous sommes les deux avec eux, on se sépare ce groupe en 2 et du coup ça permet de mieux avancer et de respecter le rythme et le niveau des enfants que l'on a en face de nous.

Les 2 premiers jours sont difficiles pour Célia car elle est tellement surprise par la situation telle qu'elle est... ils sont simplement assis sur une planche en bois avec un tableau blanc en face d'eux et les lettre de l'alphabet affichées sur une poutre, il n'y a presque aucun matériel... En fait, elle est surtout tiraillée par ce qu'elle connaît du métier et donc ce qu'elle pense qui est bien de faire ou ce qui pourrait mieux correspondre aux enfants en fonction de leur âge et ce qu'elle peut enseigner dans la réalité.

Avec le temps, elle s'adapte et tente de trouver des activités qui peuvent correspondre à presque tous les enfants telle que remettre les lettres de l'alphabet dans l'ordre et faire ensuite le petit train autour et chanter la chanson de l'alphabet...


... ou encore simplement acheter des crayons de couleurs et du papier (car ils n'en avaient pas) pour leur laisser l'occasion de s'exprimer artistiquement et pour certains, juste apprendre à tenir un crayon correctement.


Les plus grands commencent même l'écriture des lettres, mais cela semble laisser certain d'entre eux perplexe ;-) ...


... il y en a d'autres pour qui l'école n'est peut-être pas encore une grande passion ;-) ...


... ou simplement, qu'elle laisse matière à réfléchir...


Mais qui dit école, dit aussi récréation ou pause... et là ils se lâchent dans le jardin autour de l'école et sur les balançoires... 100% récup' ; des rondins de bois, des pneus de vélos et de voitures, quelques bricoles et voilà le résultat !


Les enfants adorent et les plus jeunes doivent se sentir bien en sécurité dans cette nouvelle sorte de balançoire réalisée avec un pneu de voiture...


... et elle est même suffisamment solide et stable pour y aller à 2...


A chacun son style et ça plaît...






D'autres préfèrent jouer avec leurs "teachers"...



... ou à faire la course...


Le jardin n'est pas très grand, mais il héberge une petite ménagerie comprenant chatons, chiots et chèvres... il y en a pour tous les goûts...


... certains s'amusent simplement à observer la nature ;-)


Bref, tous ces enfants sont trop trop mignons, ils sont si contents d'être là, si gentils et ont toujours le sourire... quelle joie de vivre et quelle belle leçon de vie pour nous ;-) !!! Regardez ces 3, toujours prêts à rigoler quand on leur dit un p'tit truc drôle...


... et ici quelques clichés qu'on aime beaucoup... on a carrément craqué ;-) !!!





Et ici, ben on n'a pas pu s'empêcher d'avoir nos préférés, même s'il faut pas troooop...
Un copain pour Célia...


... et une copine pour Oli...


11h30, l'heure de manger, mais avant cela, on se lave les mains... et petits et grands le font tout seuls et avec le sourire en prime, pas besoin d'être derrière eux...


Deux repas par jour sont préparés et apportés par Aide Sans Frontière, une organisation établie à Mae Sot. En général, le dîner est composé de riz, légumes et parfois quelques morceaux de poulet...


A ce moment-là, la salle de classe se transforme en cantine et les enfants ne sont plus assis sur les tables, mais autour d'elles afin de pouvoir manger dessus... et bien sûr, ils sont tous assis par terre...



Même les touts-petits mangent seuls... quel exemple d'autonomie ! Ils sont 40 enfants à manger en même temps pour un adulte qui les surveille !




Quand certains sont en panne...


... il y a toujours une main pour leur porter secours ;-)


Au final, tout le monde se régale !!!


Le vendredi est le jour du dessert !!! Une semaine, c'est banane !


Quel bonheur de pouvoir déguster cette banane...


... et quelle fierté de pouvoir la montrer !


Et la semaine suivant, c'est lait frais ! Ils adorent !






De notre côté, notre repas de midi est exactement le même chaque jour depuis qu'on a découvert le meilleur cuisinier de Pad Thaï de la ville, un plat de pâtes à la thaï avec pousses de soja, oignons printaniers et épices... mmmmmmh !


A peine le temps de se reposer 5 minutes à l'appart que nous voilà en route pour la seconde école qui se situe dans un petit village plus loin à Mae Pa et qui débute à 13h00. Pour s'y rendre, nous traversons de jolis paysages avec des rizières...


... et des réfugiés birmans qui y travaillent sans relâche pour un maigre salaire.


L'après-midi, nous sommes dans une école de 400 enfants, "B.H.S.O.H.", qui regroupe tous les degrés de l'école enfantine au lycée. La moyenne des enfants par classe est de 25-30, mais cela peut aller jusqu'à plus de 40.

Le cadre est beaucoup plus scolaire que dans l'école du matin. En effet, il y a de nombreux enseignants birmans qui sont ici payés par une ONG "Aide sans frontière". De plus, de nombreux bénévoles viennent suppléer ces enseignants très courageux. Comme dans l'école du matin, les repas sont livrés par cette ONG qui nourrit plus de 50 écoles de Mae Sot. Les élèves reçoivent en plus 2 uniformes, un pour le lundi et un pour le vendredi, et les crayons et livres d'exercices nécessaires à leur éducation.

C'est une des seules écoles des environs de Mae Sot disposant d'une section lycée et qui prépare certains étudiants à l'entrée dans les universités de Thaïlande. Cependant, la plus grande particularité de cette école est qu'en fin de journée elle se transforme en orphelinat pour plus d'un quart des enfants, c'est-à-dire plus de 100 enfants qui vivent ici dans des conditions plus que précaires. Mais au moins ils ont un toit et ont accès à l'éducation.


Les conditions sont très très difficiles. Les classes primaires sont sous le bâtiment principal, juste à coté des vélos... imaginez 4 classes, soit 130 enfants, qui reçoivent un enseignement dans un milieu ouvert, pas de séparation entre les classes et où 4 enseignants différents essaient de leur transmettre leur savoir du mieux qu'ils peuvent, souvent à l'ancienne en répétant à voie haute... Célia s'y est amusée...


Les degrés plus grands ont au moins la chance d'avoir un rideau qui sépare les différentes classes. Mais là encore, comme la méthode d'apprentissage est la répétition, pas toujours facile de se faire comprendre surtout que l'anglais n'est pas leur langue maternelle et que l'on explique des maths... n'est-ce pas Oli ?

Malgré tout, l'enseignement ici est super enrichissant car tous savent que le seul moyen de s'en sortir c'est l'éducation. Ils sont super reconnaissants de ce qu'on leur transmet, nous remercie quand on corrige un de leurs exercices, sont très attentifs et en veulent et le tout avec le sourire évidemment ! Si seulement nos chers élèves suisses pouvaient en prendre ne serait-ce qu'une toute petite graine ;-)

Pour Oli, se fut probablement les heures d'enseignement les plus difficiles de toute sa vie, mais cela en vaut la chandelle... quel plaisir de les voir comprendre quelque chose de nouveau dans un tel brouhaha... la preuve est que quand on veut apprendre quelque chose, quelque soit les conditions, si on le souhaite vraiment on y arrive.


Voici les 4 classes, celles des plus petits, qui se trouvent sous le bâtiment principal. Elles sont toutes dans un même espace sans séparation et les enfants sont assis par terre avec une petite table en bois devant eux, un cahier, un crayon et parfois une gomme...


Célia enseigne également aux plus petits qui sont plus de 40 et il y en a souvent 2-3 qui dorment, mais apparemment c'est normal !!! La différence de niveau est énorme, les grands savent écrire, compter, etc. et les petits pas du tout... En plus, les plus grands et plus doués sont assis devant et les minis au fond, du coup il est difficile de les captiver par ce que l'on enseigne... Enfin, c'est pas mal perturbant tout ça, mais on s'adapte comme on peut pour faire au mieux et cela malgré la chaleur qui provoque souvent des ruissellement le long des cuisses...


De temps en temps, une des classes des niveaux moyens se libère et Célia a la chance d'avoir un peu d'isolement pour son enseignement. Un rêve que d'avoir une classe dans un bâtiment un peu à l'écart du reste de l'école, même si c'est sous un toit de chaume où il fait encore plus chaud et que des vêtements y sont suspendus... eh oui, ce lieu fait également office de chambre à coucher pour une dizaine d'enfants le soir venu...


Les fins de journée se terminent toujours de la même manière... à 15h00 pile, tout le monde se retrouve dans la cour, à la queue leu leu face au Sud et TOUS chantent l'hymne national Thaï et gare à celui qui ne le fait pas. Il en va de même pour tous les enseignants et même les volontaires... On ne plaisante pas avec la discipline thaï ! Mais le plus marrant c'est qu'ils ont l'air de vraiment apprécier ce moment qui marque la fin de la journée d'étude.


Trois quarts des enfants quittent l'école après avoir rangé les locaux qui vont servir de dortoirs pour ceux qui n'ont d'autre chez-soi. Le transport scolaire ici, est à l'image de l'école tout entière... présent, mais il manque de moyens, du coup, la petite jeep fait plusieurs allers-retours afin de ramener ceux qui habitent le plus loin.


Pendant ce temps, les autres enfants jouent et attendent la prochaine jeep ou l'heure du souper pour ceux qui restent sur place.

Quels beaux moments de détente avec très peu de moyen... Olivier est devenu un ace du foot et de la bille.


Quant à Célia, ben elle s'est bien exercée à l'élastique... ou plutôt à bien photographié les enfants sautant à l'élastique ;-)


Nous avons été très heureux d'apprendre qu'une nouvelle école était en construction à quelques kilomètres de là. En effet, une nouvelle ONG en a financé la construction et cette fois les enfants disposeront de dortoirs avec fenêtres et moustiquaires et suffisamment de toilettes et douches pour tous.


Tout le monde aura sa classe, mais un gros bémol persiste... comme vous le voyez ici, les classes ne seront pas séparées. Du coup, les problèmes de bruits ne seront que très peu atténués.
Célia montre le nombre 3 car à partir de là où elle se situe et jusqu'au fond du mur ce sera l'espace alloué à trois niveaux, chacun comportant en général 30 enfants... en Suisse, il y aurait tout juste assez de place pour 1 classe de 15 enfants... non quand même pas, mais...


Nous avons eu également la chance un soir d'assister aux devoirs. Et là, nous avons les 2 cru qu'on rêvait... plus de 80 enfants qui font leurs devoirs assis par terre ou sur des chaises, tous dans la même salle, sans la surveillance d'un adulte et cela sans un bruit, on pouvait même entendre les moustiques volés ! Quelle assiduité, Bravo à eux !!!


Quand à nous, nos journées se terminent tous les jours de la même manière... après un retour tranquillou à l'appart, un petit arrêt à la marchande de fruits et au Seven-eleven pour recharger les batteries, puis on s'octroie un petit moment de calme et repos avant de retrouver d'autres volontaires pour échanger sur nos journées devant un bon petit plat au Nightmarket, où nous avons nos habitudes... ou dans d'autres restaurants de Mae Sot.


Mmmmh les fameux desserts à la noix-de-coco... un vrai régal :-)


Ici, souper en compagnie de Felipe (Colombie), Rosie, Joe (Anglais) et Célia (heu, ben Suisse).


Et ici, là découverte de la pizza "calzone" de La Casa Mia, fantastique restaurant italien de Mae Sot, pour Jimmy, un Hong-Kongais !


En tout cas, ce fut vraiment une magnifique expérience, surtout du côté humain. Quel Joie de vivre ont tous ces enfants, surtout que la plupart n'ont vraiment plus grand chose et quelle leçon de vie également, quelle force pour s'en sortir, maintenant on n'osera plus jamais se plaindre, même pour quelque chose qui nous semblait important à l'époque... Par rapport à leur situation, tout ne peut sembler que dérisoire !!!

Nous sommes trop contents d'avoir eu la chance de les rencontrer et d'apprendre à les connaître. Et espérons que nous avons pu les aider à avancer au moins un tout petit peu.


Mais il reste tant à faire et nous pouvons tous leur donner un petit coup de mains, alors si vous ne savez pas quoi faire lors de vos prochaines vacances, leur situation ne va pas changer d'ici là et vous serez toujours le bienvenu, du moment que vous venez en toute franchise et non pas pour vous donner bonne conscience. Certes, ce fut par moment difficile mais le bonheur reçu en retour est simplement inquantifiable.


Cérémonie d'adieux à BHSOH... nous non plus on ne vous oubliera pas !!!


Et merci encore pour les magnifiques cadeaux traditionnels reçus !



He oui Joe, ne sommes-nous pas splendides en Karen ?



Et comme si la situation n'était pas déjà assez compliquée comme ça, deux jours avant notre départ, la cuisine s'est effondrée, envoyant une vingtaine d'enfants à la clinique. Heureusement, la plupart ne souffraient que de blessures légères, brûlures et contusions. Mais dans ces milieux, le moindre pépin peu avoir de graves conséquences car l'accès aux médicaments et aux biens matériels est restreint.


A cette occasion, nous avons vu également l'incroyable organisation, solidarité et complémentarité des ONG qui travaillent sur place. 20 minutes après l'accident, l'ONG principale en charge de l'école ramenait déjà de la nourriture pour ceux qui n'en avaient pas eu, puis elle amenait les enfants blessés à la clinique gratuite qui fonctionne grâce à une autre ONG. Et le lendemain déjà, la cuisine était en voie de reconstruction.

Quant aux enfants blessés et ben comme dans la vie de tous les jours les plus grands aident les plus jeunes, je crois que c'est à eux que revient la palme de la générosité. Ici, seul tu n'es rien mais en groupe tu peux te recréer une famille. Quel bel exemple de vie !


Oui, vous avez raison, cette expérience nous a profondément marqués et on espère qu'elle nous a rendu un peu plus tolérants, généreux, solidaires et ouverts aux autres qu'auparavant. Mais ne vous faites pas de souci, nous avons malgré tout pris aussi eu un peu de temps pour nous afin de profiter de la ville et de ses alentours.

Comme ici lors de la visite du fameux marché birman de Mae Sot où on trouve orvets, tortues, crapauds, etc. encore vivants...




... ou lors de la visite des magnifiques temples bouddhistes de la ville...




Après discussion avec un moine durant la visite du temple, Célia a même droit à la visite privée...


... de sa chambre... heureusement qu'il est réellement moine ;-))


Nous nous sommes également rendus à la frontière, afin d'avoir un bref aperçu de la Birmanie. Ci-dessous, le pont de l'amitié entre les deux pays. Il faut savoir, qu'à l'heure actuelle, la frontière est fermée à cet endroit depuis 3 semaines déjà car des différents entre les 2 pays existent bel et bien...


Scènes de vie sur le côté birman du fleuve.



Et oui, la frontière se traverse comme de l'emmental sous les yeux des militaires des 2 pays. Il faut savoir que la corruption est énorme et que la plupart d'entre eux seront de retour dans leur pays avant 17h. C'est la politique locale. Précisons que l'immigration se fait avant les 2 villes de chaque côté qui sont extrêmement difficiles à atteindre si on n'a pas des papiers en règle.


Passeur à la bouée !!! Pas sûr que ce soit lui qui se fasse le plus d'argent dans l'histoire...


Le tout se déroule sous nos yeux médusés !


Le dernier week-end, nous profitons de nos motos, avec Joe et Rosie, pour faire une balade dans les montagnes environnantes.


Hey Joe, elle est où cette fameuse cascade alors ???


Ah heureusement, que les indications de ta copine étaient bonnes, on a au moins pas roulé 40 km pour rien sous la pluie... ;-)


On l'a finalement trouvée... l'endroit est magnifique et vaut vraiment la peine.


Voilà une cascade bien différente de tout ce que l'on a pu voir jusque là... Merci à nos 2 guides anglais du jour ;-))




Sur le retour, on fait encore un petit crochet par une cascade plus traditionnelle avant de se dépêcher de rentrer pour préparer notre prochaine semaine de cours !


Cette expérience fut extrêmement riche et nous a permis de redécouvrir simplement ces valeurs essentielles que sont l'entraide, la solidarité, la générosité et la communication. Nous, Westerners, qui, à cause de notre modèle de société, vivons de plus en plus centrés sur nous-mêmes, nous nous éloignons des vraies sources de bonheur de la vie que sont le partage et la communication avec les autres. Essayez de faire le bien autour de vous et vous verrez cela reviendra en retour, souvent quand vous l'attendrez le moins. C'est le principe des karmas du bouddhisme qui risque fortement de guider nos vies à l'avenir.

"Tchezu te male" at all the students for the wonderful experiences in your company. We will never forget you and you will stay in our hearts and minds forever !

C & O


Quelques liens utiles si vous voulez en savoir plus et donner un coup de mains :